Et pour les paniers aussi, c'est Carême ?
En plein Carême, on a eu droit au jeûne, samedi soir. Une nouvelle
fois, les Tango ont eu une adresse indigente. Pour un succès besogneux
et sans saveur.
C'est un comble ! Aix, en position de relégable, est ressorti déçu du
parquet du champion de France en titre. C'est dire si les Provençales,
encore devant à la 34e minute (40-41) sur un panier de Stansbury, ont
plus que ballotté des Tango qu'elles avaient d'ailleurs battues à
l'aller.
« On ne mérite pas de perdre, c'est une vraie frustration », lâcha leur
coach, Emmanuel Coeuret. « Je suis fier de mes joueuses, ça montrera à
certains qu'on ne travaille pas pour rien. On a fait honneur au club.
Mais qu'est-ce que je peux leur reprocher ? On a joué les yeux dans les
yeux, ça se décide sur des détails. Tactiquement, on était bien. Il y a
juste eu quelques balles perdues bêtement, un début de match où on a
été affligeant en attaque. » Et une fin de rencontre où les Aixoises
ont été muettes.
Comme les Tango, une nouvelle fois. Le 51 est peut-être le dossard
fétiche sur le Tour, mais comme score face à Montpellier comme devant
Aix, ça tient du mauvais pastis. Treize paniers en quarante minutes,
c'est aussi affligeant que l'arbitrage ubuesque servi par Véronique
Voyeau et Sofiem Rhaiem, qui doivent tout aimeræ sauf le basket, pour
aussi mal le servir.
« Ça agace », se contenta de déclarer, sur le sujet, Pierre Vincent.
Pas autrement marri, du moins officiellement, de la prestation de ses
joueuses. « Il n'y a pas beaucoup d'équipes qui tiennent Aix à 44
points. Cette rencontre, en début de saison, on l'aurait perdue.
L'équipe s'est battue, s'est engagée. » C'est bien le moins qu'on
puisse demanderæ
Question spectacle, ce n'est pas avec des sorties de cette facture
qu'on risque d'afficher complet au Prado, pour sûr. Ce qui n'empêche
pas le coach tango de continuer de défendre son groupe. « Dans mon
éducation, on m'a appris à faire avec ce que l'on a. » Sans scoreuse,
autrement dit. On a quand même le droit d'espérer voir une Berruyère
inscrire plus deæ trois paniers.
« Moi, je respecte le côté besogneux, combatif », argumenta Pierre
Vincent. « Aix joue un match par semaine, a les joueuses qui mettent
les paniers. Nous, on a notre propre chantier : bâtir une équipe pour
être sur tous les tableaux et donc avoir du poids, du volume, de la
taille. C'est aussi pour ça qu'on tient les grosses équipesæ et qu'on
se trouve en difficulté face à d'autres. On n'a pas de marge, mais dans
le même temps, c'est difficile de nous battre. »
Aix, pourtant, y a longtemps cru, comme d'autres auparavant. Tout le
monde, maintenant, semble savoir que, face à Bourges, il importe avant
tout de protéger son cercle, tant le danger extérieur tango est
inconstant. Tout le monde a aussi compris qu'à grands coups de trois
points, on peut avoir de l'ambition.
Alors, oui, en deuxième mi-temps, les Berruyères se sont dépouillées.
Sont allées au charbon. « On se faisait arracher trop de ballons, en
première », expliqua Pierre Vincent. « Le message, ce fut battons-nous,
quitte à prendre des fautes ! On a durci le jeu, on a arraché des
rebonds, ça a fait la différence. On est revenu de loin. »
Heureusement, encore
Hervé Le Fellic